“JE VIENS DE SIGNER VOTRE ARRÊT DE MORT …”
Avec ces mots, la juge Rosemarie Aquilina a condamné Lawrence (Larry) Nasser à une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 175 ans, déclarant que c’était son «honneur et privilège» d’ainsi faire. Nasser avait plaidé coupable à sept chefs d’agression sexuelle, les victimes étant de jeunes athlètes qu’il avait traités en tant que médecin de l’équipe américaine de gymnastique.
L’audition sur la détermination de la peine a été diffusée sur Internet alors que plus de 150 victimes alléguées de Nasser ont été autorisées à s’adresser à lui, dont beaucoup qui n’avaient jamais été auparavant identifiées. Bien que ses crimes furent méprisables et dignes d’une sévère censure, il faut s’interroger sur la sagesse de transformer la salle d’audience en spectacle pour la dénonciation massive d’un accusé. Puis le juge Aquilina, en prononçant la peine, s’est exaltée en déclarant qu’elle signait son «arrêt de mort» plutôt que de faire preuve d’un minimum de réserve en envoyant cet accusé en prison pour le reste de sa vie.
Les procédures judiciaires peuvent parfois devenir théâtrales. Cependant, un juge est beaucoup plus qu’un metteur en scène. Il (elle) doit s’efforcer de s’assurer que le processus demeure équitable et solennel. La juge Aquilina semble avoir abdiqué ses responsabilités à cet égard. Elle a choisi de devenir le porte-parole des victimes et victimes alléguées de Nasser, mettant de côté son rôle d’arbitre indépendant et impartial