Sanctifier la victime

Trop de victimes de crimes violents ont choisi de se mettre en danger. Le cas de Daphné Boudreault est un exemple classique. Elle a choisi de s’engager dans une relation intime avec un homme apparemment mentalement instable ayant des tendances violentes et contrôlantes. Craignant son comportement, elle a demandé la protection de la police pour retourner dans l’appartement de celui-ci pour récupérer certaines de ses possessions personnelles. Malgré le fait que la police ne l’ait pas accompagnée, elle a néanmoins choisi d’entrer dans l’appartement seule, où elle était tragiquement et mortellement poignardée.

 

La police n’est pas un service de protection privée. Leurs ressources sont limitées. Il y aura très peu de services de police disponibles pour les victimes de crimes aléatoires si ceux qui choisissent de se mettre en danger pouvaient exiger une escorte policière chaque fois qu’ils se sentent à risque.

 

Il est en effet triste que Boudreault ait choisi un tel homme. Il est peut-être plus triste qu’elle ait jugé bon de récupérer des biens personnels, malgré qu’elle craignait pour sa vie. Il est regrettable qu’elle n’ait pas été accompagnée d’amis ou de membres de sa famille qui d’ailleurs l’aurait peut-être convaincue de laisser tomber ses effets personnels. Plutôt que de sanctifier la victime, des questions légitimes devraient être posées. Il est trop facile de blâmer la police.